MAP 05/20/2025

MAP - Salon des écrivains franco-marocains à Paris : Focus sur la contribution de la diaspora au rayonnement de la culture nationale

Paris - 19 mai 2025 - (MAP) - Un coup de projecteur a été mis, samedi à Paris, sur la création littéraire de la diaspora marocaine et son rôle dans le rayonnement de la culture nationale à travers le monde, dans le cadre du Salon du livre des écrivains franco-marocains organisé au siège de la Fondation Maison du Maroc.

Placé sous le thème « Le Maroc du livre », le Salon est initié par l’association « Transferts et compétences » en partenariat avec le Consulat général du Royaume à Villemomble et le soutien notamment de la Fondation Hassan II Pour les Marocains Résidant à l'Etranger.

« Ce rendez-vous célèbre bien plus que la littérature. Il honore le dialogue entre les deux rives, la puissance des mots qui relient le Maroc et la France, et la voix unique de nos écrivains marocains, véritables ambassadeurs de notre patrimoine culturel », a souligné la consule générale du Maroc à Villemomble, Sabah Ait El Bachir, à l’ouverture du salon qui se veut un espace de « débat, d’échange et de partage » autour du livre.

Mme Ait El Bachir a formé le vœu de voir « les livres exposés ici continuer à rayonner au-delà de cette journée, porteurs de notre identité plurielle et de notre attachement au vivre-ensemble ».

Pour cette édition, la manifestation a convié comme invité d’honneur le poète Kaisse Ben Yahya, qui a gratifié pour l’occasion l’assistance d’une lecture d’extraits de son recueil de poésie "Patch-words II: L'amour en vers" (Éditions Sochepresse).

« Nous avons l'immense privilège de recevoir aujourd'hui le poète Kaïsse Ben Yahia avec cette œuvre qui explore l’amour sous toutes ses facettes, mêlant avec grâce l'héritage marocain à la langue française », a souligné la consule générale.

Dans une déclaration à la MAP, le poète marocain s’est dit très honoré de cette invitation qui lui permet, a-t-il dit, d’« être parmi les miens, les Marocains qui sont porte-étendard de notre culture, de nos valeurs, de notre histoire ».

Et M. Ben Yahia de s’interroger « qui mieux que les écrivains pour porter justement cette culture et la faire rayonner à travers le monde ? », avant d’ajouter : « Ici à Paris, j'ai l'occasion aujourd'hui de les rencontrer, de partager avec eux notre vision du Maroc qui vit en nous, nos valeurs, nos pensées, nos écrits ».

Actuellement chargé de mission au Cabinet Royal, le "patch-wordeur", qui avait évolué auparavant dans les mondes scientifique et financier, affirme avoir trouvé dans la poésie un moyen d’exprimer ses valeurs, « les valeurs du Maroc ancestral, les valeurs que nous partageons et qui font qu'aujourd'hui nous sommes le pays, voire le phare, qui montre au monde la voie de la paix, de la sérénité et de la paix ».

S’agissant de son œuvre « Patch-words II: L'amour en vers", M. Ben Yahia a indiqué qu’il s’agit de son deuxième recueil de poésie écrite en arabe, français et parfois en anglais.

Si, à ses yeux, le français est « une langue agréable, très jolie et porteuse de modernité », la particularité de l'arabe c’est d’être la langue qui porte son identité, ses valeurs, sa profondeur, son histoire et surtout « cet aspect mystique que les autres langues ne peuvent pas communiquer ».

Présentant la manifestation, le directeur de la Fondation Maison du Maroc, Moha Taourirte, a souligné que le Salon du livre des écrivains franco-marocains est à la fois « un hommage et une reconnaissance ».

Cet événement, a-t-il dit, « met la lumière sur la contribution précieuse de nos auteurs établis à l’étranger, à travers leurs œuvres qui enrichissent la scène littéraire et portent un message fort d’ouverture, de dialogue et d’universalité ».

Convaincu que le livre reste « un vecteur fondamental » de transmission, de compréhension mutuelle et de liens entre les personnes, M. Taourirte insiste que «les écrivains de la diaspora jouent un rôle essentiel dans cette dynamique, incarnant l’identité marocaine plurielle, ouverte, qui s’enrichit de croisement des cultures et s’exprime à travers des imaginaires capables de faire dialoguer les deux rives ».

« À travers leurs écrits, les écrivains construisent des ponts entre générations, entre pays et entre mémoires », a-t-il conclu.

Pour la directrice du Salon, l’éditrice Roukia Diane, cette initiative vise à « encourager l’écrivain marocain issu de la migration».

Outre l’exposition de livres d’écrivains de la diaspora, cet évènement a été marqué par deux tables rondes consacrées au rôle des écrivains marocains de l’étranger dans le rayonnement de la culture marocaine, ainsi que divers échanges autour de la création littéraire de la diaspora animés par l’universitaire Mohamed Mraizika, président de l'association partenaire "Al Mouhajir".

La sélection de livres exposés reflète la richesse et la diversité de cette création avec une présence remarquée des plumes féminines, incarnée notamment par le projet « La Traversée », un livre collectif qui rassemble 23 femmes écrivaines de la diaspora marocaine de l’Europe et du Canada, autour de trois questions : « comment vous avez émigré ? pourquoi vous écrivez ? et comment vous écrivez ? », confie à la MAP Khadija Amiti qui a dirigé ce projet.

« J’ai choisi d’écrire La Traversée – récit au féminin avec ces 23 femmes pour une raison profondément humaine et poétique : Parce qu’écrire seule, c’est comme crier dans le vent. Mais écrire avec d’autres femmes, c’est tisser une nappe d’émois partagés, où chaque voix, chaque blessure, chaque espoir trouve un écho, une main tendue, un silence habité », détaille l’écrivaine et artiste-peintre Fatema Binet Ouakka qui a rejoint cette initiative.

Un hommage posthume a été rendu, par ailleurs, à la mémoire du journaliste Khalid Jamaï lors de la cérémonie d’ouverture, ponctuée de lectures poétiques et de quelques notes de luth notamment de Fatima Chbibane Bennaçar et Zakia Laaroussi, en plus de celles de l’invité d’honneur, Kaisse Ben Yahya.