Casablanca - 30 avril 2025 - (MAP) - L'exposition artistique personnelle "Andante" de l’artiste marocaine Itaf Benjelloun, qui se tient du 17 mars au 30 avril courant à Casablanca, propose une méditation plastique sur la lenteur, la transformation et la mémoire, explorant le langage de la matière comme vecteur de mémoire et révélateur du passage du temps.

Présenté par la Fondation TGCC, ce show solo se veut une immersion dans un univers où la matière devient langage, mémoire et mouvement. Entre sculptures, installations, tapisseries et bas-reliefs, l’artiste explore la lenteur comme posture créative et poétique. Andante est une traversée poétique à travers les formes en évolution, où chaque œuvre agit comme un témoin silencieux du vivant.

"Mon expression n’est issue d’aucune forme de revendication identitaire. Elle est le revers de ma passivité face au temps qui passe. C’est un travail de résistance silencieuse, une manière d’absorber le monde plutôt que de le confronter. Je m’attarde sur les traces, les cicatrices, les vestiges des choses", a confié l'artiste sculpteur, Itaf Benjelloun, dans une déclaration à la MAP.  

Et de poursuivre : "Mon geste est lent, presque méditatif, car c’est dans cette lenteur que les formes me parlent. Chaque fragment que je ramasse contient déjà une histoire, une mémoire à laquelle je prête mes mains. Je ne cherche pas à imposer une forme : je la laisse émerger. Le hasard des matières me guide, et c’est dans ce dialogue que naissent mes œuvres".

La présidente de la Fondation TGCC, Meryem Bouzoubaa, a expliqué, de son côté qu'"Andante est une exposition où la matière devient un moyen d’explorer le temps, la mémoire et le mouvement".

"Itaf Benjelloun travaille comme un architecte de l’imaginaire, transformant des éléments du quotidien en fragments d’histoires personnelles et universelles", a-t-elle relevé, ajoutant que chaque œuvre incarne cette lente évolution, où le hasard dialogue avec la volonté de l’artiste.

Andante invite le visiteur à ralentir, à contempler les métamorphoses silencieuses de la matière et à interroger son propre rapport au temps, a poursuivi Mme Bouzoubaa, notant que "ce n’est pas simplement une exploration de la forme, mais une invitation à observer le passage du temps avec plus de profondeur. C’est aussi une expérience sensorielle et humaine, un appel à s’arrêter pour ressentir".

Le titre Andante, emprunté au vocabulaire musical, évoque un tempo modéré, une cadence paisible qui reflète la démarche d’Itaf Benjelloun. Dans ses œuvres, le temps se matérialise: il prend forme dans des matériaux récupérés, porteurs de récits intimes et collectifs, métamorphosés par un geste lent et attentif, peut-on lire dans un communiqué des organisateurs.

Née à Ksar el Kébir, Itaf Benjelloun vit et travaille à Tanger. Formée à l’architecture à Toulouse et à la littérature à Rabat, elle se consacre à la sculpture depuis 1997. Son travail explore les notions de temps, de mémoire et de transformation à travers une approche intuitive et matérielle.